Chers Doers et Makers,
Avis de tempête…
Dans un article de La Tribune du 07/12/2011, S. Cassini et D. Cuny écrivaient :
« Le Web se prépare à vivre une troisième révolution » et qu’il fallait nous préparer aux trois tempêtes à venir :
– Tempête 1 : « Les réseaux sociaux sont saturés et les applications montent en puissance. Google et Facebook ont du souci à se faire »
– Tempête 2 : « Le Web actuel est condamné… Dans cette perspective, Google la porte d’entrée de la Toile, a du souci à se faire. »…« Le Web est une technologie en train de mourir … L’institut prévoit qu’en 2014, 95 % de la population mondiale aura un ou plusieurs abonnements mobiles. »
– Tempête 3 : « Le troisième raz-de-marée touchera les entreprises »
« L’entreprise doit devenir plus sociale. Elles sont très immatures sur le sujet. »
Ces titres anxiogènes à souhait donnent l’impression que nous sommes tous amenés à subir un monde qui accélère sans cesse et dont seuls quelques Augures peuvent prédire l’avenir.
Et bien non, tout n’est pas tempête surtout dans l’innovation.
La diffusion de la plupart des innovations se compte souvent en lustres.
Exemple récent, la pandémie Covid : ses principaux vaccins sont basés sur l’ARN messager découvert en 1961 à l’Institut Pasteur.
Avis de tempête pour le WEB 3 ?
– WEB1: 1989, invention du web, de simples portails d’information, le plus souvent statiques.
– WEB2 : milieu des années 2000, émergence du web participatif, développement des GAFA et des services en ligne comme Uber, Airbnb, etc.
– WEB3 : annoncé en 2014 par Gavin Wood (cofondateur de la blockchain Ethereum).
C’est l’idée de redonner du pouvoir aux internautes en créant un web décentralisé, basé sur la blockchain et de supprimer les intermédiaires que sont les grandes entreprises de la tech.
Elon Musk, dans un récent tweet moqueur : « Quelqu’un aurait-il vu le Web3 ? Pas moyen de le trouver »
Jack Dorsey, le cofondateur de Twitter, lui répond : « Il se trouve quelque part entre a et z » en référence au fonds américain de capital-risque a16z, important investisseur dans le Web3.
Il persiste et signe « Vous ne possédez pas le Web3. Les VC et leurs commanditaires, eux, le possèdent. Il n’échappera jamais à leurs motivations. C’est finalement une entité centralisée avec une étiquette différente ».
Les sceptiques avancent également que ce concept est loin d’avoir fait la preuve de son intérêt au-delà d’applications de niche, dont beaucoup sont des services destinés aux utilisateurs de cryptomonnaies et qu’en particulier cette finance décentralisée favorise le blanchiment d’argent.
Alors, nouvelle tempête ou souffle continu du changement ?
Peu importe, occupe toi du chemin et “Homme libre, toujours tu chériras la mer !” nous dirait Charles Baudelaire.
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Illustration de Philippe Lagautrière pour l’ouvrage IMAGINOVE « Un dialogue entre créateurs »(Scientipole Initiative 2006)
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