Salut les Doers et les Makers, avoir le sentiment de culpabilité est un meilleur marqueur de leadership qu’être extraverti. Étonnant non ?
Becky Schaumberg, Francis Flynn, Paul E. Holden, chercheurs à Stanford ont établi cette corrélation lors de leurs travaux à plusieurs reprises.
Pour la plupart d’entre nous, le leader typique est quelqu’un de sociable et optimiste, mais pour ces chercheurs « Les gens sujets à culpabilité ont tendance à se sentir fortement responsables des autres et de ce fait, les autres les perçoivent comme des leaders ».
Ces chercheurs ont recruté des groupes de quatre à cinq personnes et demandé de remplir un test de personnalité en ligne pour mesurer les traits dominants comme la propension à la culpabilité, à la honte, à l’extraversion.
Bien que la culpabilité et la honte semblent pour la plupart des gens être des réactions négatives assimilables à quelque chose de mal, les psychologues font une distinction cruciale entre les deux :
- Une personne qui se sent coupable après avoir commis une erreur va essayer de la réparer pour faire amende honorable,
- Une personne qui a honte de son erreur, se sent mal, va se replier sur elle-même en la niant ou en essayant de l’oublier.
Nous réagissons tous à nos erreurs selon l’une ou l’autre façon.
Le test de personnalité a consisté à demander aux participants de cette étude comment ils réagiraient après telle ou telle bévue spécifique – comme renverser un verre de vin sur le tapis clair à la crémaillère d’un collègue, etc. – avec un sentiment relevant plutôt de la culpabilité ou de la honte.
Après avoir effectué ce test de personnalité, chaque groupe a été isolé avec pour objectif de réaliser deux tâches en une heure sans qu’un leader soit désigné.
A la fin, les chercheurs ont demandé aux participants d’évaluer les autres sur les qualités perçues de leadership – prise en charge de la tâche, animation des échanges etc.
Dans tous les groupes testés, ceux qui ont été jugés par les autres comme les plus susceptibles d’être des leaders étaient ceux qui avaient eu le plus fort marqueur de propension à se sentir coupable, et cette corrélation s’est avérée plus forte que celle entre extraversion et leadership, marqueur prédictif habituellement utilisé pour tenter de prévoir ce dernier.
La façon de répondre à nos erreurs – sens de la culpabilité, de la responsabilité versus honte – détermine donc la perception des autres de notre leadership, de notre légitimité au sein de l’organisation.
Ce n’est donc pas un hasard si la 3ème règle de collaboration du Parcours des Idées (PdI) consiste à pratiquer la tolérance à l’erreur pour avancer.
Elle est baptisée Failcon (traduisez la conférence de l’erreur), du nom de la fameuse conférence californienne où les entrepreneurs à succès viennent y raconter leurs plus grosses erreurs et comment cela les a ensuite conduits au succès.